Le documentaire animalier est une matrice. On y retrouve tous les codes du cinéma classique et les histoires qui y sont racontées sont dignes des plus belles mythologies. Combien de fois avez-vous regardé à la télévision une gazelle se faire dévorer par une hyène ou un lion se pavaner devant sa belle en vous disant qu’ils méritaient d’être projetés au cinéma ? Vous en rêviez, Kings of Doc l’a fait : des films d’animaux rares, rafraîchissants, pionniers, magistraux…Tout ça sur grand écran !

Chang réalisé par Merian C. Cooper & Ernest B. Schoedsack – USA – 1927 – 70 min

Une clairière au Nord-Est du Siam, où vivent Kru et sa famille. Un matin, au réveil il retrouve son champ de riz piétiné. Le coupable est capturé : c’est un petit éléphanteau, Chang. Sa mère furieuse vient récupérer son petit et détruit la hutte de Kru. Réfugiés au village, Kru et sa famille aperçoivent dans les brouillards de la jungle, non plus un, mais des centaines de Chang. Trop tard le troupeau est déjà en marche sur le village. Dès les débuts du cinéma, les récits de voyage passionnent le public, « Nanouk l’esquimau » et « Chang » furent d’énormes succés. L’arrivée du parlant escamota ces chef d’œuvres dans les années 30 et c’est souvent grâce à des passionnés, cinéphiles et collectionneurs, que ces films furent conservés et sauvés. Le film est sorti pour la première fois le 27 avril 1927 au Rivoli Theater de New-York.

L’homme aux serpents réalisé par Éric Flandin – France – 2012 – 84 min

C’est avec un vieux bus et une trentaine de serpents que Franz Florez lutte pour la protection de la nature en Colombie, l’une des plus riches biodiversités du monde. Anacondas et crotales à sonnette représentent ses laisser passer dans la jungle profonde, là où les guérilleros s’affrontent avec l’armée nationale, là où se retrouvent trafiquants et cultivateurs de coca. Devant la menace d’une exploitation intensive de ces zones naturelles, ce héros d’un nouveau genre tente de rallier un maximum de gens à sa cause, y compris les acteurs du conflit colombien.

Bovines réalisé par Emmanuel Gras – France – 2011 – 62 min

Dans les champs, on les voit, étendues dans l’herbe ou broutant paisiblement. Grosses bêtes placides que l’on croit connaître parce que ce sont des animaux d’élevage. Lions, gorilles, ours ont toute notre attention, mais a-t-on jamais vraiment regardé des vaches ? S’est-on demandé ce qu’elles faisaient de leurs journées ? Que font-elles quand un orage passe ? Lorsque le soleil revient ? À quoi pensent-elles lorsqu’elles se tiennent immobiles, semblant contempler le vide ? Mais, au fait, pensent-elles ? Au rythme de l’animal, au milieu d’un troupeau, Bovines raconte la vie des vaches, la vraie.

Animal Love réalisé par Ulrich Seidl – Autriche – 1997 – 108 min

Des visages inconnus perdus dans Vienne. Âmes en peine dans une grande ville morne et terne. Leur petit rayon de soleil ? Un chien, un cochon d’Inde, un lapin blanc … Des compagnons de longue date, témoins privilégiés d’un quotidien écrasant, des amis, voire plus si affinités ! Un chien qui fait le beau, et son maître qui vient l’embrasser. Seidl filme sans détour une société de l’animal roi et de sa présence jetable.

Le territoire des autres réalisé par François Bel, Michel Fano, Gérard Vienne & Jacqueline Lecompte – France – 1970 – 92 min

Sept ans de prises de vue d’animaux à l’état sauvage pour que le spectateur devienne le témoin furtif d’un vie inconnue, c’est le pari si bien réussi par les réalisateurs du Territoire des autres. L’homme, ennemi héréditaire, a dû chaque fois guêter, scruter, attendre. Extraordinaire réussite de patience et de talent, ce film est plus qu’un documentaire, c’est un plaisir des yeux à l’état pur. De la poésie à l’intensité dramatique, le monde animal s’offre à nous dans sa dignité naturelle.

La griffe et la dent réalisé par François Bel & Gérard Vienne – France – 1976 – 98 min

Dans l’Est africain, des espèces animales d’une extraordinaire variété se côtoient, se mêlent, s’examinent avec indifférence. Tout n’est qu’un immense mouvement pour se nourrir. La nuit tombée, un autre monde apparaît qui s’organise par le sang et la mort. Tout est désormais lutte ou esquive. Les mouvements deviennent fuites, poursuites, bonds, écroulements, tandis que les immobilités sont attentes, guets, inquiétudes. Ainsi révélé, le monde nocturne rompt avec la longue continuité du jour.